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Des TIC au profit des agriculteurs

Serge Kedja

Les TIC sont en train de changer la vie de millions d’agriculteurs dans la région ACP, en leur permettant de transférer des fonds, d’appeler les négociants en intrants pour commander des produits et de négocier les prix avec les marchands, le tout sans devoir quitter leur exploitation. Si l’accès aux smartphones, au réseau et à l’internet est encore limité dans certaines zones rurales, l’utilisation de téléphones basiques est répandue et l’accessibilité des services mobiles s’améliore rapidement.

Malgré tout, une grande partie du potentiel des TIC pour le développement agricole reste inexploitée, soit parce que les applis et l’information n’existent pas, ou ne sont pas suffisamment développées pour les utilisateurs visés, soit parce que les usagers potentiels ne connaissent pas les technologies ou ne savent pas comment les utiliser. Conçue pour aider à accélérer l’adoption et la diffusion des TIC pour l’agriculture par les communautés rurales et au bénéfice de celles-ci, l’initiative ICT4Ag 2014-2015 du CTA a cherché à relever ces défis. L’initiative consistait en deux composantes : développer des modèles viables de prestation de services ICT4Ag – pour aider cinq organisations d’Afrique et des Caraïbes à développer, améliorer, tester et diffuser des applis – et Apps4Ag – pour aider deux organisations africaines à élargir la base de clients d’applis existantes.

La publication « Beyond the hype: Mobile phones and the web to improve agricultural value chains » résume les enseignements tirés des sept projets et formule des recommandations pour de prochains projets ICT4Ag, comme le projet « Services d’informations ICT4Ag axés vers le marché et appartenant aux utilisateurs » (MUIIS). Le document souligne l’importance de comprendre les besoins des utilisateurs en interagissant avec les clients potentiels avant de concevoir une appli, ainsi que de la tester afin de peaufiner les services proposés.

Les réalisations finales des sept projets sont présentées en détail dans des documents distincts. « Where, exactly, is your farm? Syecomp’s eFARMS farm-mapping service in Ghana » décrit les efforts de l’entreprise privée ghanéenne Syecomp pour élargir ses services de cartographie à base de technologies géospatiales aux petits exploitants à travers le Ghana. « Water next Tuesday: eLEAF’s irrigation-advice service in the Gezira Scheme in Sudan » explique les progrès réalisés par eLEAF, une entreprise technologique basée aux Pays-Bas, dans la diffusion de ses services d’information par satellite au Soudan du Sud, en vue de fournir aux agriculteurs des services de vulgarisation ciblés.
RONGEAD, un réseau international basé en France, rassemble les prix du marché des noix de cajou à travers la Côte d’Ivoire et envoie ces informations aux cultivateurs de noix de cajou par SMS. Ces activités sont détaillées dans la publication «Cashew on your phone: N’kalô: RONGEAD’s market-advice app in West Africa ». L’impact d’une application mobile ciblant les petits pêcheurs des Caraïbes, mFisheries, est quant à lui résumé dans « An app for fishers: The University of the West Indies’ multifunctional mFisheries app ». Yam Pukri, une ONG basée au Burkina Faso, a utilisé les médias en ligne pour améliorer le suivi et la mise en œuvre des politiques agricoles. Les enseignements et réussites clés sont détaillés dans « Buy Burkinabè! Yam Pukri’s Agripol advocacy platform in Burkina Faso ».

Enfin, « Learning to pay by phone: MOBIS, Ensibuuko’s mobile-money app in Uganda » et « Advice on beans: Farmerline’s Mergdata farm-advice service in Ghana ICTs » décrivent l’impact d’Ensibuuko, le fournisseur de l’appli bancaire mobile MOBIS, et de Farmerline, qui propose aux agriculteurs des informations et conseils sur le marché et la météo via leur téléphone portable.

Source : Publication originale du CTA 

© 2016, CTA. Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation

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